La peur est une émotion importante dans le sens où elle permet à l’individu de survivre. C’est grâce à la peur qu’une personne puisse sauver sa vie et se protéger de son environnement externe et ses risques. La peur génère le stress qui mobilise tout le corps et le cerveau de l’individu. Imagions que tu te trouves en face d’un lion. Tu as peur et tu stresse ; ce qui déclenche un ensemble de réaction souvent de fuite, car tu évalue très faible ta capacité à confronter le lion. Mais tu pourrais aussi attaquer le lion car tu juges que ta capacité à le faire est élevée. L’autre réaction est l’immobilisation totale qui consiste à se cacher ou à ne pas bouger. Ce sont des mécanismes de défense adaptés en fonction de la situation et de la disponibilité des capacités et compétences internes de l’individu. Tout cela est normal si le temps de stress est limité et que la situation ne dure pas à outrance.
Malheureusement la vie quotidienne actuelle de l’individu moyen se manifeste de façon soi-disant virtuelle. Ce qui implique des situations de stress causées par la peur, mais cette fois-ci une peur imaginaire. Il s’agit de la peur de perdre son emploi, la peur de ne pas avoir suffisamment de nourriture, la peur d’être rejeté-e, la peur de perdre quelqu’un, la peur d‘être jug-e-é, la peur de perdre le pouvoir et le contrôle sur une situation, la peur de ne pas être à la hauteur et de ne pas bien faire, etc. Le cerveau de l’individu perçoit la peur, mais il n’en discerne pas la raison ni l’origine. Il déclenche une situation de stress qui dure très longtemps, tant que la peur est toujours perçue. Ce qui met en place une situation de stress chronique qui accompagne l’individu tout au long de sa journée dans tous les domaines de sa vie.
Cela veut dire que l’individu est toujours en train de lutter contre une origine de la peur inconnue, de s’en fuir ou de s’immobiliser pour lui céder. Et c’est cela qui explique pourquoi la peur est une émotion qui influe sur la façon dont nous réussissons ou nous échouons. La différence entre les deux consiste à comprendre le niveau de maitrise de cette émotion - comme d'ailleurs les autres émotions – pour la moduler et l’utiliser à sa faveur.
Je connais des clients qui ont entamé avec mon accompagnement un processus de changement pour améliorer leur vie dans un ou plusieurs domaines. Mais qui ne sont pas arrivés à achever le processus. Ils ont lâché à cause de cette peur handicapante. Cette peur qui immobilise ou qui fait fuir. Rare ceux qui ont utilisé leur peur pour aller de l’avant et confronter ce qui leur fait peur. Ces derniers ont pu terminer le processus de transformation et ont pu améliorer leur situation au meilleur. L’une des premiers m’a confié que le fait qu’elle a changé sa situation et est devenue autonome financièrement et émotionnellement, lui a fait peur : la peur d’être jugée et rejetée par ses proches (parents) et ses amis. Il a donc inconsciemment déclenché des causes d’échec pour revenir auprès de ces parents. Un autre client m’a confié qu’il a utilisé sa peur pour confronter ses doutes et ses appréhensions. Il a compris la signification du « Courage » que je lui ai proposée comme valeur à adopter : « Le Courage est de faire ce qui me fait peur ».